LE TERRAIN DIGGER

Le 14 juillet 1944 à 5h30, branle-bas de combat au P.C. de l'Armée secrète de Corrèze. Sur le terrain "Digger" (Moustoulat), un agent de liaison, annonce que le message attendu est passé la veille au soir : "Les taxis arriveront à 9h00" mais à 7 heures alerte un ronronnement d'abord insignifiant puis qui s'intensifie... Ce n'est toutefois que le "Mouchard" allemand qui fait sa reconnaissance quotidienne.

 

A 8 heures, le groupe chargé du parachutage prend l'écoute tandis que la compagnie de commandement entourant le terrain, préparait les feux de position destinés à guider les avions et à faciliter le repérage du circuit de largage.

A peine le travail était-il terminé qu'un grondement sourd emplit le ciel. Chacun tendant l'oreille cherche à l'identifier. Soudain jaillt de cent poitrines, une exclamation pleine d'enthousiasme "Les voilà ! Les voilà ! Ce sont eux !" Etincelants dans une ciel bleu azur, baigné de lumière, les "mustangs" et les "Thunderbolts" se livrent au-dessus de nos têtes à un véritable carroussel. on se serait cru à un grand meeting d'avant-guerre.

 

Les yeux rivés vers le ciel, assourdis par le fracas des moteurs, nous décomptâmes quelques 177 bambardiers B17 qui se livrent autour du terrain à une ronde intrépide. les "zings" continuent durant un temps à tournoyer en rond au-dessus de nos tête à quelque mille mètres d'altitude. Le spectable est impressionnant.

 

Soudain, comme s'ils avaient été longuement attirés par un aimant, les avions se séparent : 46 prenaient la direction du terrain 'Footman Lilas", 96 celle de Saint-Privat, 35 continuent leur ronde. C'étaient les nôtres, ceux dont le chargement nous était destiné.

 

Soudaint, 12 appareils se détachent de la formation et après un virage, abordaient le terrain à 100 mètres d'altitude lâchant 144 containers qui se balancent au-dessous des parachutes. les containers ont à peine touché le sol que la deuxième vague largue sa marchandise avec des parachutes bleus, blancs, rouges. La dernière escadrille, à son tour, revient prendre le terrain en travers et lâche son chargement. C'est finalement 419 containers qui sont largués sur "Digger".

 

Après ces largages, les B17 se regroupent dans un ordre parfait, font un tour d'honneur au-dessus du terrain à quelques centaines de mètres du col, puis reprennent de l'altitude et disparaissent tandis que les chasseurs montent encore la garde pour bien assurer que les maquisards ont bien pris la livraison des 46 tonnes de matériel puis se dirigent vers Bourges, lieu de rassemblement des appareils ayant participé à l'opération afin de regagner l'Angleterre en une seule formation.

 

Le 17 jullet 1944 un message du C.O.P.A. (Centre d'Opérations de Parachutage et d'Atterissage) de la Région 5 parvient à Londres, il indique : "Opération de jour très réussie. Elle se passa sans aucun problème."

 

 

Extrait de : ORIGINE  À DETERMINER ?