LE TERRAIN TRAMMOND

L'opération CADILLAC est le nom donné par les alliés à un parachutage massif d'armements pour la résistance française le 14 juillet 1944, juste quelques semaines après le débarquement. C'est l'opération "CADILLAC" qui concentre son effort sur les maquis du Massif Central et les Alpes dans le but de retarder la division allemande DAS REICH en partance pour la Normandie et de cloisonner les futurs champs de bataille de Provence.

 

324 bombardier B17, soit 9 formations de la 8ème Air Force "USAAF" escortées par 524 chasseurs P51 et P57 sont engagés dans l'opération. Ce fut l'un des plus grands parachutages de jour durant la 2ème guerre mondiale.

 

A 5h (7 heure française) les avions décollaient de 9 aérodromes autour de Londres, pour la plupart de la base de Tempsford. Mauvait temps outre-Manche, les bombardiers et chasseurs s'élevèrent jusqu'à une altitude de 5 000 mètres. Ils volèrent en formation serrée au-dessus de l'Angleterre et jusqu'à un point de concentration près de Blois. De là, ils se divisèrent pour couvrir les 7 terrains distincts. Au retour, les avions se sont rassemblés au-dessus de Bourges pour voler en une seule formation jusqu'en Angleterre où chaque unité est retournée à sa base.

 

Vers 9h30, dans le beau ciel bleu au-dessus de Moustoulat (Monceaux-sur-Dordogne) au bord de la vallée de la Dordogne, on apperçoit plus de 130 bombardiers dont 35 vont larguer ici même sur le terrain DIGGER. 963 avions continuent vers l'Auvergne, dont 60 vont larguer au-dessus du terrrain TRAMMOND de Saint-Julien-aux-Bois et 36 sur le terrain SERRURIER à Pleaux dans le Cantal. D'après plusieurs témoignages, cela aurait dû être l'inverse : erreur des leaders des escadres aériennes ?

Ciel tricolore au-dessus de Saint-Julien-aux-Bois

Tôt dans la matinée du 14 juillet 1944, sur les routes des environs des centaines d'hommes, FTP et AS, couvrent à distance les différents accès de la N680, Saint Privat - Pleaux.

Vers 9h45, le 96ème groupe de la 8ème armée de l'Air Force composé de 37 bombardiers et le 452ème groupe composé de 23 bombardiers, escortés par des dizaines de chasseurs, lâchent par vagues successives des centaines de parachutes bleus, blancs, rouges mais aussi verts, oranges... sur le terrain du COPA, Trammond dans le Puy Quinsac à Saint-Julien-aux-Bois : soit 689 containers d'armes, munitions, explosifs, matériel divers...

La moitié sera réceptionnée par l'Armée Secrète et l'autre par les Francs-Tireurs et Partisans de la Corrèze. Le point de rassemblement des camions pour l'enlèvement des containers se trouvaient à l'emplacement même de la future stèle dit "les cuves à goudron". Les containers étaient chargés avec l'aide des paysans locaux sur des charettes à vaches, à cheval, à bras afin de les rapprocher des camions restés sur la piste. Des mulets utilisés sur le chantier en cours du barrage du "Gour noir" furent aussi mis à contribution pour dégager les containers enlisés dans les marécages.

Vers 20h les derniers containers sont rassemblés. cette journée mémorable fut une totale surprise et un émerveillement pour la population locale.